NOTRE PAYS CIBLE ÉTHIOPIE

Riche savoir, riche récolte

En Éthiopie, les méthodes agricoles obsolètes et les connaissances insuffisantes causaient déjà de maigres récoltes et une famine récurrente. Or, la sècheresse persistante ne fait qu’aggraver la situation. SOS Villages d’Enfants soutient donc les femmes et les hommes avec des formations continues en agriculture, afin d’améliorer durablement cette situation. L’objectif : accroître l’efficacité et le rendement, tout en ayant des pratiques plus écoresponsables.

À Kelafo, une région dans le sud-est de l’Éthiopie, l’agriculture est la principale source de revenus et le moyen de subsistance d’une grande partie de la population. Les familles d’agriculteurs ont toujours fait face à de faibles récoltes. Mais la sècheresse récurrente des dernières années accroît encore la pression sur leurs épaules. « Beaucoup d’enfants sont en état de sous-nutrition, de nombreuses personnes ont perdu leur bétail », explique Mohamed Abdi Fahiye, responsable deprogramme de SOS Villages d’Enfants Éthiopie. Pour lutter contre ce problème, SOS Villages d’Enfants soutient les adultes par le biais de formations agricoles à Kelafo. Le programme de formation sur place révèle le rôle primordial de l’éducation, pour les adultes aussi, ainsi que la capacité de la devise « Apprendre pour la vie » à améliorer durablement la vie des participantes et participants. Actuellement, 530 parents de 2470 enfants participent au programme.

SOS Villages d’Enfants mise à cet égard sur la coopération avec le ministère de l’Agriculture, le service vétérinaire et deux coopératives agricoles locales. « Je fais partie du programme de Kelafo depuis 2019. Je viens d’une famille pauvre et, à cause de nos moyens financiers limités, nous n’avons pu cultiver que très peu pendant très longtemps», raconte Nesanet, une jeune femme de 36 ans et mère de neuf enfants, de Kelafo. « Grâce à cette formation exceptionnelle dans le domaine de l’agriculture, la vie de ma famille s’est considérablement améliorée. » Le programme permet aux participantes et participants d’assister à des cours dans le domaine agricole et, jusqu’à présent, le bétail de 1000 familles d’agriculteurs a pu bénéficier de vaccins et de soins vétérinaires. Les deux coopératives ont reçu des équipements techniques, afin de produire de l’huile de sésame et de la farine. « Ils obtiennent ainsi de meilleurs prix, ce qui permet aux membres de l’initiative de planifier à long terme et de constituer des réserves financières », complète M. Abdi Fahiye. Durant la formation, les participants apprennent à accroître leurs rendements, grâce à une couverture organique des sols avec du compost et à l’espacement idéal entre les plantes. Ils reçoivent de nouvelles semences adaptées aux conditions locales et plantent davantage de bananiers, qui poussent bien sur des sols jusqu’à présent difficilement exploitables. Afin de donner un fondement solide aux formations continues, les 760 participants ont suivi des cours d’alphabétisation. Ils ont été également initiés à la gestion d’entreprise pour optimiser les processus de leurs petites entreprises ou exploitations agricoles. « Le but principal de la formation et de l’aide apportée aux adultes est de créer une base stable à long terme pour leur simplifier la vie », explique Erika Dittli, directrice des programmes de SOS Villages d’Enfants Suisse. Les nouvelles connaissances des parents influencent aussi indirectement les possibilités d’éducation des enfants. Ils ne sont plus contraints d’aider aux champs et il y a suffisamment d’argent pour les envoyer à l’école et les nourrir correctement.

Images : Grâce à leur nouveau savoir, les participantes et participants du programme agricole de Kelafo augmentent leurs rendements (en haut). Nesanet avec trois de ses enfants, devant une belle récolte de bananes (en bas).

«QUAND ON NE SAIT PAS, MÊME UN PETIT JARDIN SEMBLE ÊTRE UNE FORÊT.»

Ce dicton éthiopien souligne que nous, les êtres humains, trouvons l’inconnu très difficile et incompréhensible. En y regardant de plus près, c’est-à-dire en acquérant de nouvelles connaissances, nous constatons toutefois souvent que les choses sont plus simples qu’on ne le croyait.

Das Vertrauen ehrt mich